icone courriel
icone courriel
icone courriel

Capsule : Manger local à l’hôpital!

assiette dans un plateau et desserts
« L’idée des petits pas constitue certainement la meilleure façon de réussir à faire de belles réalisations. Le premier pas accompli nous motive à poursuivre et démontre aux équipes que c’est faisable, réaliste et le fun ! Le chemin parcouru dans les dernières années représente pour nous la base d’une offre alimentaire durable riche pour notre clientèle et d’un futur dans lequel nous poursuivrons notre rôle d’éducateur et d’influenceur. »
Josée Lavoie DT.P. M.SC., chef du service de diététique, CHU Sainte-Justine

Pour la petite histoire

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine à Montréal est un pionnier en matière d’approvisionnement alimentaire durable. Dans l’optique d’humaniser les soins et de remettre l’acte de se nourrir au cœur du plan de soin du patient, l’équipe de nutritionnistes a d’abord opéré une première grande transformation.

Service innovateur et réduction du gaspillage alimentaire

En 2016, le centre hospitalier s’est démarqué par l’implantation d’un service aux chambres sur commande pour les patients. Au lieu de recevoir leur repas à des heures fixes, les patients peuvent désormais  commander à l’heure qui leur convient parmi un choix de repas. Cette nouvelle approche satisfait davantage les besoins des patients et permet de réduire considérablement le gaspillage alimentaire et les coûts s’y rattachant.

Vers un approvisionnement alimentaire local

Dans une démarche continue et voulant offrir ce qu’il y a de mieux à sa clientèle, l’équipe du service alimentaire a misé sur un approvisionnement alimentaire davantage local (sans additifs, frais, simple) et a rejoint la cohorte pancanadienne Nourrir la santé en 2016.

 La quantification ensuite !

On a ensuite procédé à la quantification de l’ensemble des achats alimentaires et constaté que 45 % de l’approvisionnement global était déjà d’origine locale. Pour augmenter cette part l’année suivante, on a ciblé des aliments grandement utilisés et pour lesquels l’impact économique du changement était plutôt faible comme les œufs. On a ensuite intégré certains produits de niche symboliques comme les confitures, le miel, le sirop d’érable; tous ces produits ont un impact direct sur la qualité de l’expérience du patient.

Accompagnement d’Équiterre

Décidée à poursuivre, la chef du service alimentaire a fait appel à Équiterre pour être soutenue dans ses démarches. La composante biologique et locale pour les fruits et légumes frais a été ajoutée aux objectifs dès la deuxième année. Grâce à Équiterre, le service alimentaire a développé un lien direct avec un réseau de producteurs, les Bio-Locaux, et a pu offrir une bonne part de légumes biologiques et locaux de juin à novembre. Pour augmenter la part d’approvisionnement local, on a priorisé les aliments d’origine locale dans le catalogue de produits disponibles chez les fournisseurs mandatés et on leur demandait systématiquement la provenance des aliments proposés. L’hôpital a donc atteint 55 % d’approvisionnement local pour l’ensemble de ses achats alimentaires.

Sensibilisation et rayonnement

L’expérience avec les Bio-Locaux a été reconduite la saison suivante et des paniers bio ont été proposés aux employés afin d’augmenter la rentabilité des livraisons. Des activités de sensibilisation ont permis de renforcer le partenariat : visite de la ferme, visite des installations de la cuisine, fête des récoltes, promotion et visibilité des nouveaux aliments disponibles dans les menus et aires de restauration.

Des défis à surmonter !

Des collations et breuvages locaux ont été ajoutés à l’offre alimentaire. De la viande hachée naturelle sans hormones et sans antibiotiques a été intégrée au menu des patients. Malgré l’ajout continu de nouveaux produits, le pourcentage d’aliments locaux semble avoir atteint un plateau. L’équipe a constaté que les changements de contrats ont un impact important sur le pourcentage d’aliments locaux et que les institutions sont très tributaires de ces changements. Une année, les contrats peuvent favoriser des entreprises locales alors que la suivante, les contrats favorisent des entreprises à l’étranger.

Pour aller plus loin !

Les différentes actions et initiatives ont été poursuivies en 2020 ! Pour aller plus loin, le CHU Sainte-Justine doit maintenant inciter les autres au sein de son regroupement d’achats à faire de même.  Le service alimentaire, qui souhaite aussi améliorer ses pratiques durables à toutes les étapes du cycle de vie de l’aliment, a instauré le compostage et établi un plan d’action durable jusqu’en 2030 !

Ingrédient de réussite

  • Le dynamisme, la motivation et la mobilisation d’une grande partie de l’équipe.
  • La relation de proximité avec les producteurs locaux qui a permis à chacune des parties de mieux comprendre la réalité de l’autre et de trouver un terrain d’entente.

Le projet en bref

Nombre d’usagers
  • 5 449 employés
  • 420 lits
Service alimentaire analysé
  • 1 cafétéria, 1 casse-croûte, 1 bistro
  • micro-marché
  • 1 service traiteur, distributrices
  • 120 employés
  • 2 000 repas par jour
Fournisseurs principaux
  • Distributeurs de gammes et spécialisés (Sysco, Natrel, Gadouas, etc.)
  • Distributeurs de fruits et légumes (Hector Larivée, Canam, Directo-fruit)
  • Ferme la Berceuse (Bio-Locaux)
  • Quelques fournisseurs locaux de produits de niche
Certifications et reconnaissances
  • Aliments du Québec au menu – Institution
  • Les Prix d’excellence du réseau de la santé de des services sociaux, prix Personnalisation des soins et des services (2019)
  • DUX 2018, lauréat dans la Catégorie Projets et Coup de cœur du jury (2018)

Voyez en images la petite histoire du CHU Sainte-Justine