« Il ne faut pas avoir peur d’avoir des idées qui peuvent parfois être étourdissantes pour nous ou notre organisation. Ce sont les projets innovateurs qui permettent de faire avancer les choses et de faire tomber les barrières. Il ne faut pas avoir peur de se faire dire non. »
Annie Lavoie, chef de production alimentaire, CHUM
Pour la petite histoire
Inspirée par le CHU Sainte Justine, la chef de production du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) se demandait ce que son service pouvait faire de plus pour bonifier la qualité de l’expérience du patient et des employés. La réflexion initiale visait le développement d’un approvisionnement alimentaire responsable, mais aussi l’intégration de pratiques durables au sein du service telles l’implantation du compostage et une alternative aux contenants jetables.Projet d’approvisionnement durable avec le soutien de la direction
Les services alimentaires ont pu compter sur le soutien de la direction pour l’implanter ce projet d’envergure à portée éducative et qui correspondait à la vision novatrice de l’établissement et de son directeur général. Les services alimentaires ont innové par un retour aux bases : « le plus simple, le moins d’ingrédients, le plus frais possible ». Dans leurs nouveaux locaux, les services alimentaires ont aussi réintégré davantage de production maison tels la pâtisserie, les soupes, les salades et le végé-pâté ! Ce choix institutionnel a considérablement réduit l’achat de produits transformés.Le soutien d’Équiterre pour aller plus loin
Pour augmenter la part d’approvisionnement local et biologique, la chef de la production alimentaire fait appel à Équiterre pour la soutenir dans ses démarches. Cela lui a permis de commencer par introduire des légumes biologiques et locaux provenant de la ferme coopérative les Jardins de Tessa ainsi qu’en offrant des paniers à ses employés pour la saison 2019. On a commandé en priorité ce que pouvait fournir la ferme et complété les achats auprès des fournisseurs habituels. La saison s’est terminée avec un bilan positif. Avec des achats de 23 000 $, soit 20 % de l’approvisionnement en légumes frais pour la période de juin à octobre, la ferme et le CHUM ont convenu de répéter l’expérience en 2020. L’objectif était d’ajouter une deuxième livraison hebdomadaire et d’augmenter la proportion de légumes frais biologiques à 30 %. Les quantités à produire ont été planifiées à l’hiver 2020 en fonction des besoins anticipés par le CHUM.Réduction du gaspillage alimentaire
Pour pallier au manque de légumes frais locaux et biologiques pendant l’hiver, la chef de production s’est tournée vers une entreprise commercialisant des légumes conventionnels déclassés ou esthétiquement imparfaits difficilement vendus sur le marché régulier. Le CHUM a donc pu continuer de s’approvisionner de façon plus durable pendant l’hiver en contribuant à la réduction du gaspillage alimentaire.Ingrédient de réussite
- Appui du directeur général.
- Volonté et passion contagieuse de l’instigatrice du projet.
- Match parfait entre la ferme et l’institution.
Le projet en bref
Nombre d’usagers- 12 850 employés
- 772 lits
- 5 franchises (bannières commerciales)
- 2 kiosques alimentaires situés au Centre de recherche du CHUM et à Hôtel-Dieu
- Cafétéria, service aux patients et service traiteur autogéré
- 3 aires de production
- 300 employés
- 7000 repas par jour
- Distributeur de gamme (Sysco)
- Distributeur de fruits et légumes (JG Rive-sud, Duval et fils)
- Coopérative les Jardins de Tessa
- Seconde vie
- Quelques fournisseurs de produits de niche