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Démystifier le don de surplus alimentaires en institution

Malgré tous les efforts en amont pour réduire le gaspillage alimentaire, les surplus alimentaires sont parfois inévitables dans les institutions. Pourquoi ne pas réorienter ces surplus à travers des programmes de dons alimentaires? Que vous soyez une cafétéria d’hôpital ou un CPE, découvrez comment donner des aliments en toute sécurité. 

À quoi ressemblent les dons alimentaires en institution? 

Les surplus alimentaires font partie du quotidien de nombreux services alimentaires, pour différentes raisons. Par exemple, pour éviter de manquer de nourriture, plusieurs institutions préparent plus de portions que nécessaire. De plus, la structure cyclique de certains services alimentaires ne permet pas de réutiliser les surplus de la veille dans ses recettes. Ces aliments préparés en surplus ne devraient pas finir aux poubelles, car ils peuvent être valorisés à travers des programmes de dons alimentaires. 

Selon la place disponible pour l’entreposage, la quantité de surplus alimentaires et les ressources disponibles pour gérer les dons, plusieurs options s’offrent aux services alimentaires.

Les options

Une option rapide à mettre en place et adaptée aux services alimentaires de plus petite taille est le réfrigérateur en libre-service. Par exemple, dans un CPE, les cuisinières emballent les surplus et les placent dans un réfrigérateur accessible aux employé(e)s et aux parents. 

Pour les institutions à plus grand volume, des partenariats avec des organismes oeuvrant en sécurité alimentaire peuvent être conclus. Les services alimentaires portionnent leurs surplus, les identifient et les entreposent jusqu’à ce que l’organisme vienne les chercher.* 

Des programmes internes de valorisation des surplus peuvent aussi être mis en place. Par exemple, le projet Hôpital Solidaire, du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, offrait des surplus alimentaires à prix modique aux usagers et usagères des services de l’Hôpital de Verdun. 


*Pour découvrir des organismes qui réceptionnent des dons alimentaires, contactez La Tablée des Chefs, qui vous orientera vers des organismes de votre région.

Deux personnes dans une cuisine

Quoi donner et quoi ne pas donner 

Ce ne sont pas tous les aliments qui peuvent être donnés! Pour éviter les contaminations, on évite de donner les viandes, poissons et fruits de mer crus, ou les produits qui contiennent des œufs crus comme la mayonnaise. 

Dans le même ordre d’idée, les restants de tables, les restes de buffets ou les aliments visiblement moisis ou détériorés ne peuvent pas être donnés. 

Dans plusieurs institutions, les dons alimentaires sont constitués de plats préparés, prêts à manger. Ils doivent être bien emballés et identifiés, avec la date d’emballage et leur contenu. 

L’institution doit respecter les mêmes règles d’hygiène dans la préparation des dons que dans la préparation des aliments. 

Par exemple, pour assurer l’innocuité des aliments, la chaîne de froid doit être respectée : 

  • Les aliments réfrigérés ou congelés doivent être gardés froids durant l’entreposage et le transport. 
  • Si un aliment a été chauffé, il doit être refroidi rapidement dans le respect des mesures de sécurité. 
  • Les aliments qui sont restés plus de deux heures à température ambiante ne peuvent être donnés. 
  • Si les aliments ont déjà été congelés, cela doit être indiqué sur leur emballage, pour éviter qu’ils ne soient recongelés une deuxième fois.

Vous avez des questions? Contactez la Tablée des Chefs ou le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, qui pourront vous répondre.

Mieux comprendre les dates de péremption 

Certains aliments, comme les viandes, les charcuteries et les sauces, doivent être consommés avant la date « Meilleur avant » indiquée sur l’emballage. Toutefois, plusieurs autres aliments sont encore bons après la date de péremption! Découvrez le guide du Gouvernement du Québec pour apprendre à départager les aliments encore bons des aliments dangereux.

Y a-t-il un risque légal de donner des aliments? 

Que se passe-t-il si une institution donne des aliments qui, finalement, n’étaient plus propres à la consommation? C’est l’une des peurs principales qui empêche beaucoup de services alimentaires de se lancer dans le don d’aliments. Toutefois, selon le Code civil du Québec, les dons alimentaires sont protégés par l’article 1471, soit le Principe de la loi du bon samaritain.

1471. La personne qui porte secours à autrui ou qui, dans un but désintéressé, dispose gratuitement de biens au profit d’autrui est exonérée de toute responsabilité pour le préjudice qui peut en résulter, à moins que ce préjudice ne soit dû à sa faute intentionnelle ou à sa faute lourde.

En d’autres mots, comme les dons alimentaires sont faits de bonne foi et respectent les principes de base de la salubrité, les institutions qui donnent des surplus alimentaires ne peuvent pas être poursuivies en cas de problème. 

Dons alimentaires : donner un sens à la démarche

En plus de réduire le gaspillage alimentaire et de limiter les gaz à effet de serre, le don d’aliments permet aussi de motiver les équipes. En effet, la quantité d’aliments encore bons jetés chaque jour dans un service alimentaire peut être bien déprimante! 

En instaurant un protocole de don alimentaire, les aliments sont réorientés vers des personnes qui peuvent en bénéficier. Les employées et employés n’ont plus l’impression d’investir du temps et de l’énergie dans des aliments qui finissent dans les poubelles, et ont un sentiment positif de venir en aide à leur communauté. 

Selon Véronique Robitaille, de la Tablée des Chefs, les institutions qui embarquent dans une démarche de don alimentaire reviennent rarement en arrière. Selon elle, « ça ne fait pas de sens de jeter tous ces aliments encore bons »!

Si le don est une excellente solution pour les surplus alimentaires, de nombreuses autres démarches peuvent être menées pour réduire le gaspillage alimentaire à la source. Consultez la section sur le gaspillage alimentaire de notre portail web, ou bien découvrez le nouveau Guide Pratique ; Pour réduire le gaspillage alimentaire dans le milieu de la santé. 

Intégrer un programme de don alimentaire en 5 étapes 

1. Identifiez les aliments qui peuvent être donnés (quantité et qualité)

Est-ce que ce sont des plats préparés ou des aliments encore emballés? Quelle est la quantité produite par semaine? 

2. Évaluez les ressources disponibles

Y a-t-il de la place disponible pour entreposer les futurs dons? Y a-t-il un espace pour installer un réfrigérateur en libre-service? Est-ce que la Tablée des Chefs pourrait fournir les emballages? 

3. Déterminez le protocole de dons

Développer un protocole simple pour emballer les surplus et un mode de fonctionnement qui s’intègre dans la routine des employé(e)s.

4. Formez les employé(e)s sur le protocole

Expliquez l’importance de la démarche et ses bénéfices aux employé(e)s. Formez–les aux bonnes pratiques pour la préparation des dons. 

5. Parlez de votre démarche!

Une fois le protocole implanté, parlez-en! À l’aide d’affiches ou d’une annonce dans vos fils internes, annoncez votre initiative et ses bénéfices à votre communauté. 

Merci à Juliette Vergnet de la Tablée des Chefs pour les précieuses informations sur le don d’aliments!