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Guerre commerciale avec les États-Unis :  5 actions à poser en approvisionnement alimentaire institutionnel

L’année 2025 commence intensément avec les annonces de tarifs douaniers des États-Unis et la riposte du Canada. Toutefois, il est possible d’agir à plusieurs échelles pour renforcer les chaînes d’approvisionnement agroalimentaires québécoises. Voici 5 actions à poser en tant qu’institution.

Note : Au moment de l’écriture de cet article, le Canada et les États-Unis ont reporté les tarifs jusqu’en début mars. Toutefois, les choses peuvent changer rapidement.

1. Identifier les produits qui pourraient être affectés par la situation 

En tant qu’institution, communiquez avec vos fournisseurs actuels, pour déterminer ensemble quels produits pourraient être affectés par les ententes commerciales entre les États-Unis et le Canada. Plus vous en savez sur la chaîne d’approvisionnement des aliments que vous achetez, mieux c’est! 

Selon certains économistes, le prix de plusieurs produits pourrait rester stable. En effet, les œufs, la volaille et les produits laitiers sont soumis à un système de gestion de l’offre, ce qui leur permet une meilleure stabilité de prix. 

En institution, certaines catégories d’aliments proviennent majoritairement du Québec. Au sein des membres de la communauté de pratique Commun’assiette, les produits laitiers et les produits de boulangerie sont les deux catégories de produits les plus achetées localement. En revanche, une bonne partie des fruits et légumes frais et parés peuvent provenir des États-Unis.  

2. Comprendre ce qu’est un aliment local 

Devant les nouvelles internationales, le gouvernement, de nombreux économistes, plusieurs journalistes et des groupes citoyens encouragent l’achat local. En effet, c’est un geste concret et facile qui permet de solidifier notre pouvoir commercial et renforcer les filières agroalimentaires d’ici. 

Toutefois, ce n’est pas toujours facile de déterminer la provenance d’un aliment. Notre système alimentaire est lié étroitement aux produits et aux transformateurs américains. Par exemple, certaines compagnies américaines sont installées depuis de nombreuses années au Canada, et transforment des produits locaux tout en offrant de nombreux emplois dans leur communauté d’accueil.  

En tant qu’institution et à l’aide de discussions avec vos fournisseurs, tentez de comprendre d’où proviennent les aliments que vous achetez, afin de faire des achats éclairés. 

Au Québec, la façon la plus facile d’identifier si un produit est bel et bien local, c’est de repérer les logos d’Aliments du Québec. 

Le logo « Aliments du Québec », désigne tout produit entièrement québécois, ou tout produit composé d’un minimum de 85 % d’ingrédients d’origine québécoise, et ce, à condition que tous les ingrédients principaux proviennent du Québec. 

Le logo « Aliments préparés au Québec» désigne tout produit entièrement transformé et emballé au Québec, fait d’aliments du Québec ou importés.

 Découvrez-en plus sur le programme de reconnaissance Aliments du Québec au menu destiné aux institutions.

3. Favoriser les fruits et légumes locaux en circuit court 

De toutes les catégories d’aliments, celle des fruits et des légumes frais risquent d’être fortement affectés. En effet, plus de 40 % des fruits consommés au Canada proviennent des États-Unis (source). De plus, de tous les légumes importés, plus de la moitié proviennent des États-Unis (source). 

Une alternative durable est la promotion des fruits et légumes frais en circuit court. Pour y arriver, on peut s’inspirer de plusieurs initiatives qui viennent en aide aux institutions québécoises : 

Quatre trucs pour intégrer plus de fruits et légumes locaux en institution :

  • Remplacer les fruits frais dans une recette par des fruits congelés du Québec lorsque celles-ci ne sont pas en saison;
  • Offrir une flexibilité dans les menus en ayant des choix tels que  « Légume du jour » ou « Salade du chef », afin de proposer des légumes d’accompagnement de saison; 
  • Découvrir des recettes qui intègrent des légumes racines comme le rutabaga, la betterave ou le panais, disponibles à l’année au Québec; 
  • Offrir des soupes et des potages dans le menu selon la saison des légumes.

4. Intégrer des aliments issus des cultures émergentes 

Tous les aliments cultivés ne sont pas égaux, en termes d’impact sur l’environnement. Au Québec, on voit l’émergence de plusieurs cultures de grains et de légumineuses qui améliorent la santé des sols :  haricots secs, pois jaune, avoine nue, sarrasin, orge, tournesol… Ces aliments gagnent à être intégrés au quotidien! 

En révisant leur offre alimentaire, les institutions ont l’opportunité de soutenir ces sources locales de protéines et de nutriments tout en stimulant une alimentation variée et encourageant la consommation de protéines végétales et de grains entiers auprès de leur communauté. 

Lorsqu’on réfléchit à un aliment de la terre à l’assiette, on consolide les liens tout au long de la chaîne alimentaire. C’est ce qu’on appelle aussi le travail de bâtir des filières. C’est d’ailleurs la mission du Projet Haricot, qui favorise les maillages entre les producteur(-trice)s de cultures émergentes et les institutions qui souhaitent rendre leur offre alimentaire un peu plus durable. 

 

Découvrez des aliments durables à faible prix à intégrer dans vos menus. 

5. Rester informé(e) sur la situation

Au moment de la rédaction de cet article, le Canada et les États-Unis ont reporté au début mars l’imposition respective de tarifs douaniers. Toutefois, ce sursis n’est que temporaire, et la situation pourrait changer rapidement. Il est donc important de rester à l’affût de l’évolution de la politique internationale.  

Vous aimeriez améliorer vos pratiques d’approvisionnement alimentaire en tant qu’institution? Consultez la section Approvisionnement local de notre portail web pour vous lancer. 

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