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Quelle est l’empreinte carbone de votre plat?

Topo sur une initiative inspirante de Polytechnique Montréal

Tous les jeudis, les usagers de la cafétéria située au campus de Polytechnique Montréal voient l’empreinte carbone des plats chauds qu’ils consomment. Première université canadienne à divulguer ce genre d’information, Polytechnique Montréal devient pionnière en affichage environnemental.

L’élément déclencheur

Les démarches ont commencé il y a environ 5 ans, lorsque l’Université s’est penchée sur la question de la vaisselle jetable dans laquelle tous les plats chauds sont servis. L’enjeu principal? L’espace restreint utilisé par les services alimentaires ne leur permet pas d’utiliser des lave-vaisselles de type institutionnel. De ce fait, tous les plats doivent être servis dans des contenants jetables.

C’est ainsi qu’une étude de cycle de vie pour l’ensemble des activités des services alimentaires a été amorcée. La conclusion? L’empreinte carbone de la vaisselle jetable était négligeable comparée à celle des aliments. Depuis lors, plusieurs réflexions ont eu lieu menant à un projet pilote d’affichage de l’empreinte carbone des plats.

Les conditions préalables 

Selon Patrick Cigana, Conseiller principal au Bureau du développement durable de Polytechnique Montréal, c’est la collaboration de toute la communauté qui a permis au projet de naître. 

Initiative du Bureau du développement durable, l’affichage environnemental est une collaboration entre l’Association des services alimentaires de Polytechnique (ASaP), l’Association étudiante de Polytechnique, l’organisme PolyCarbone et le Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG).  

L’approche cycle de vie

C’est le CIRAIG qui a recensé les émissions de gaz à effet de serre (GES) de chaque plat selon leur cycle de vie, qui ont ensuite été transposés sur une échelle à neuf paliers de l’Université. Une note de A* à F a été donnée à chaque plat servi à la cafétéria, selon la quantité de GES émis par le plat. 

Crédit photos : Caroline Perron Photographies

Fait saillant des analyses

Tous les plats ont obtenu une note d’au moins D+ ou plus, et cela représente une empreinte carbone inférieure à celle d’un repas moyen d’un Québécois. Ceci est en partie dû à la sensibilité importante de l’ASaP sur les enjeux d’alimentation durable, un OBNL qui exploite les services alimentaires depuis 2019, selon Patrick Cigana. 

La valeur pédagogique

La motivation première de l’implantation de ce projet est de contribuer à réduire l’impact environnemental de l’ensemble des activités de Polytechnique, selon Patrick Cigana. Le but est d’éveiller des consciences et d’aider les usagers à poser des gestes concrets qui favorisent la santé de la planète. Et cela s’inscrit bien dans la mission d’éducation d’une université, mentionne-t-il, le projet ayant ainsi une belle valeur pédagogique. D’autant plus que le CIRAIG est une expertise interne qui se trouve justement entre les murs de l’Université : « On développe des méthodes de travail, et par la suite on les met à l’œuvre ».

Les suites du projet

Présentement, étant donné que cette analyse est en phase de projet pilote, ce ne sont que les plats chauds servis les jeudis qui ont été évalués, représentant un cinquième de l’offre alimentaire. Le souhait est que l’évaluation soit étendue à tous les plats chauds servis à la cafétéria, tous les jours, et que l’on puisse comparer les résultats afin de voir s’il y a un réel changement de comportement pré et post implantation de l’affichage environnemental.