C’est quoi un emballage alimentaire? À quoi ça sert?
Les emballages alimentaires permettent de contenir, protéger, conserver et/ou transporter des aliments. Ils ont aussi pour fonction de faciliter l’usage de l’aliment, d’informer la clientèle, et d’encourager l’achat grâce à des techniques de commercialisation alimentaire. Ils sont faits de différents matériaux comme le verre, le métal, le papier, le carton, le bois et, de plus en plus, les plastiques.
Même si l’utilisation des emballages à usage unique est généralisée, ils ne sont pas nécessairement indispensables.
Saviez-vous que?
💡 Sur les 4,6 millions de tonnes de plastique produits et importés annuellement au Canada, près de la moitié (47 %) sont… des emballages! Ceux-ci représentent ainsi le premier secteur de génération de déchets plastiques. Selon le Pacte Canadien pour le Plastique, 57 % des 1,9 millions de tonnes d’emballages de plastique produits en 2020 ne seraient pas recyclables. Les données sur le taux de recyclage du plastique au Canada soulignent que celui-ci fluctue de 6 à 9 %. Si, pour les emballages de plastique, le taux de recyclage atteint jusqu’à 15 %, un constat est clair : il y a beaucoup de chemin à faire pour atteindre de meilleurs résultats.
Différents types d’emballages
À l’image des poupées russes, les emballages en dissimulent souvent d’autres. La brique de lait ou le sac de farine ne sont que les derniers maillons d’une série d’emballages successifs. Chaque type d’emballage répond à des besoins spécifiques et varie en fonction de sa place dans la chaîne d’approvisionnement.
Ainsi, on peut distinguer trois grandes catégories d’emballages :
Emballage primaire : Emballage d’une unité de vente prévue pour la vente finale, destinée à la consommation. C’est l’emballage que voit la clientèle lorsqu’elle se procure un produit. Cet emballage est directement en contact avec le produit (ex. brique de lait).
Emballage secondaire : Emballage qui regroupe plusieurs emballages primaires en une seule unité de vente. Il recouvre l’emballage primaire, permet la manipulation et peut être utilisé pour la disposition sur des présentoirs directement chez les détaillants. Il peut être composé de cartons, séparateurs, films plastiques, etc. (ex. emballage plastique qui maintient plusieurs briques de lait entre elles).
Emballage tertiaire : Emballage de manutention des emballages secondaires et de transport. Cet emballage permet de regrouper une grande quantité de produits afin de faciliter leur manutention, leur stockage et leur transport. Il est généralement composé d’une palette, de films de plastique ou de sangles (ex. palette contenant plusieurs cartons de briques de lait).
Les emballages jouent plusieurs rôles dans la réduction du gaspillage alimentaire :
- protection du produit (manutention, salubrité, inviolabilité);
- prolongation de la durée de conservation (technologie de barrière, prévention de la détérioration);
- promotion d’un changement de comportement (dosage, emballages refermables, messages aux consommateurs).
Toutefois, les emballages ont un impact environnemental considérable et il est nécessaire de repenser leur utilisation et la gestion des matières résiduelles qui y sont associées.
Les emballages et le gaspillage alimentaire
Les emballages sont directement liés à l’enjeu du gaspillage alimentaire. Les emballages peuvent à la fois :
- Réduire le gaspillage alimentaire en protégeant les aliments de façon adéquate;
- Causer du gaspillage alimentaire, lorsqu’ils contiennent plus d’aliments que les besoins de la personne qui consomme le produit. (ex. paquet de six poivrons, dont une partie sera gaspillée par la personne qui l’a achetée).
Dans le même ordre d’idées, l’achat en vrac peut également être un levier pour réduire le gaspillage alimentaire grâce à l’achat de la juste quantité nécessaire d’un produit ou d’un aliment.
“Mais le vrac, c’est plus cher?”
En réalité, la perception des prix plus élevés des produits en vrac provient souvent de comparaisons faites avec des produits emballés vendus en grandes surfaces. Les épiceries locales, biologiques, avec un faible pouvoir d’achat, proposent souvent des produits en vrac à des prix qui peuvent être plus élevés. Cependant, si les grandes chaînes de distribution adoptaient le vrac, les prix baisseraient probablement en raison des volumes d’achat importants. A ce jour, aucune étude n’a encore exploré ce sujet en profondeur.
Le pouvoir d’achat des services alimentaires institutionnels pourrait permettre d’accéder à des prix plus compétitifs pour les produits en vrac. Grâce à des volumes d’achat plus élevés, les institutions pourraient en effet négocier des tarifs avantageux pour faire du vrac, une option à la fois bonne pour la planète et pour les portefeuilles! Cependant, l’utilisation du vrac n’est pas toujours disponible ou accessible dans les milieux institutionnels, cela nécessiterait un changement des pratiques et de la réorganisation. La généralisation de cette pratique pourrait en faciliter l’accès.
Les emballages et le gaspillage alimentaire sont tous deux sources d’impacts environnementaux. D’un côté, si les aliments mal emballés sont abîmés ou contaminés, ils génèreront davantage de gaz à effet de serre. D’un autre côté, la mauvaise gestion des emballages après leur utilisation génère des déchets sauvages, incluant la pollution marine, ce qui a un fort impact sur la perte de biodiversité et sur la santé humaine.
« Le meilleur déchet, c’est celui qui n’a pas été créé! »
Cette maxime peut être liée au concept de zéro déchet (ZD), dont la définition la plus actuelle provient de l’Alliance Internationale du Zéro Déchet : « La conservation de toutes les ressources par le moyen d’une production, d’une consommation, d’une réutilisation et d’une récupération responsables des produits, des emballages et des matériaux, et ce, sans combustion et sans rejets dans le sol, l’eau ou l’air qui menaceraient l’environnement ou la santé humaine » (traduction libre).
Cette définition s’accompagne d’une hiérarchisation des pratiques (voir schéma ci-contre) afin d’identifier les grandes catégories d’actions et leur priorisation. Dans sa mise en œuvre, le concept du ZD permet de rassembler les différentes parties prenantes de la société autour d’une meilleure gestion des matières résiduelles, tout au long du cycle de vie d’un produit, à partir de la phase d’extraction des matières jusqu’à sa fin de vie dans divers secteurs industriels. Le concept inclut également des changements de comportements de ces différents acteurs(-trices).