icone courriel
icone courriel
icone courriel

Une machine distributrice à l’école Saint-Camille pour lutter contre l’insécurité alimentaire 

À l’école Saint-Camille, en Estrie, se trouve une machine distributrice bien spéciale. Au lieu des habituelles croustilles et tablettes de chocolat, on y retrouve des légumes frais, des fruits, et plusieurs autres collations nutritives qui proviennent de la région. À sa façon, cette initiative permet de lutter contre l’insécurité alimentaire que vivent certains élèves. 

Des collations saines et locales pour les élèves 

Carottes, concombres, tomates cerise, fromage local, yogourt à boire, pommes, melon d’eau… Les choix sont variés, sains, et locaux! Les collations disponibles suivent les saisons et proviennent de fermes de la région. L’approvisionnement de la machine distributrice est géré par le président du conseil d’établissement – également parent et bénévole – Maxime Paradis, qui assure la réception des collations, leur transformation (peler les légumes, les couper, etc.) et leur emballage.

Parfois, en hiver, l’offre alimentaire est complétée par des bâtonnets de sésame ou des barres tendres. Bien que ces aliments soient moins locaux, ils répondent tout de même au besoin central derrière l’initiative : s’assurer qu’aucun enfant ne fréquente l’école le ventre vide

De plus, la machine distributrice n’accepte que des jetons métalliques spéciaux qui sont distribués par les professeurs. Les collations sont donc 100% gratuites et accessibles à tous les élèves qui en font la demande!

Le plus beau dans ce projet, c’est qu’il donne de la liberté aux enfants. Ils ont l’autonomie de choisir les aliments qu’ils veulent manger, ce qui n’est pas toujours possible dans les foyers où il y a de l’insécurité alimentaire. Ça leur donne aussi accès à des aliments nutritifs et locaux en tout temps.

Maxime Paradis

Président du conseil d’établissement, École Saint-Camille

Ingrédients de réussite

  • Des partenariats solides avec les producteurs de la région pour assurer une offre diversifiée de collations nutritives
  • La participation des élèves, des professeurs et des bénévoles pour l’approvisionnement de la machine 
  • Un financement et un accompagnement pour l’installation de la machine distributrice

S’unir pour lutter contre l’insécurité alimentaire

Dans le village où se situe l’école Saint-Camille, il y a un grand fossé entre les familles plus aisées et celles vivant en situation d’insécurité alimentaire. C’est essentiel dans ce type d’initiative pour limiter la stigmatisation liée à l’insécurité alimentaire. En effet, beaucoup d’enfants qui souffrent de la faim le cachent afin d’éviter les jugements de leurs pairs et des adultes de l’école. Face à cette situation, des professeurs et des parents bénévoles ont voulu lancer un projet de collations gratuites. Grâce à un financement de M361 et un accompagnement d’Équiterre, l’école a pu se procurer une machine distributrice. 

Avant même de soumettre la demande de subvention, l’équipe derrière le projet est allée chercher des partenaires solides pour assurer l’approvisionnement de la machine. Plusieurs producteurs de la région, comme Les Hôtes Épinettes et Les Jardins d’etc. ont manifesté leur intérêt à contribuer et le projet a reçu de nombreux dons alimentaires et des tarifs préférentiels pour bien nourrir les élèves. Selon Maxime, ce support a été central dans la réalisation du projet, qui n’aurait pas vu le jour autrement.

Depuis son implantation, en octobre 2024, ce sont plus de 2 000 collations qui ont été servies.
La machine distributrice ne reste jamais pleine bien longtemps! 

Nourrir les enfants pour investir dans leur avenir 

Maxime Paradis s’occupe aussi du Club des petits-déjeuners de l’école, qui sert chaque jour des déjeuners à prix modiques. De nombreux enfants arrivent à l’école sans avoir mangé avant. Comme dans le projet de la machine distributrice, tous les élèves qui en font la demande ont accès au programme. 

Les bénévoles du Club s’assurent de créer un environnement neutre, où tout le monde à sa place, peu importe son statut socio-économique. C’est un aspect très important pour Maxime : il rappelle souvent que personne n’est à l’abri de l’insécurité alimentaire tout au long de sa vie. 

Les personnes qui enseignent aux enfants remarquent aussi l’effet positif de ces deux initiatives sur les conditions d’apprentissage des élèves. Apprendre le ventre vide, ça ne fonctionne pas!

Comme le dit Maxime : « Quand tu as faim, la seule chose à laquelle tu peux penser, c’est le moment où tu pourras enfin manger ».

S’organiser pour être pérenne

La réussite du projet a grandement été dépendante de l’engagement d’un noyau de quelques personnes impliquées, qui ont établi les partenariats avec les fournisseurs locaux et qui assurent au quotidien l’approvisionnement de la machine distributrice. 

L’engagement de la communauté est aussi essentiel. Maxime implique souvent les jeunes les plus turbulents dans l’approvisionnement de la machine, pour leur expliquer le fonctionnement et collecter les jetons. L’école a aussi organisé un concours de logo pour la machine, afin que les élèves s’approprient l’initiative.

La communication entre les différentes parties prenantes est le nerf de la guerre. Il faut garder en tête qu’au-delà de la collaboration entre les adultes, l’objectif reste le même : nourrir les élèves.

Le projet en bref

Nombre d’usagers

  • 237 élèves 
  • 75 employé(e)s

Services alimentaires analysés

  • Une cafétéria 
  • Une machine distributrice à jetons 

Principaux fournisseurs

  • Grossiste et épicerie locale pour la cafétéria 
  • Maraîchers, compagnies et fournisseurs locaux pour la machine distributrice

Certifications et reconnaissances

  • Financement de M361 
  • Accompagnement d’Équiterre