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Les Jardins de la Terre mettent le social au cœur de leurs démarches

Les Jardins de la Terre situés à Saint-Paul-d’Abbotsford en Montérégie, cultivent bien plus que des légumes. Depuis 2003, cette entreprise d’économie sociale se consacre à l’insertion professionnelle de personnes qui ont besoin de reprendre confiance en elles et de reprendre leur place dans le monde du travail. Pour y parvenir, l’organisme plonge les participant(e)s dans la réalité d’une ferme maraîchère biologique et d’une cuisine de transformation alimentaire.

Quand valeurs sociales et engagements écologiques s’entremêlent

Aux Jardins de la Terre, la terre nourrit autant les humains que l’inverse. L’organisme accueille chaque année des personnes ayant vécu des échecs en emploi ou en milieu scolaire et leur offre un environnement sécurisant, bienveillant et stimulant. Encadré(e)s par des intervenant(e)s psychosociaux et une équipe de formateur(-trice)s engagé(e)s, chaque participant(e) découvre un milieu où on croit sincèrement en leur capacité d’apprendre, d’évoluer et de s’accomplir.

L’objectif n’est pas de former des maraîcher(ère)s à tout prix, mais plutôt de développer des compétences transversales : rythme de travail, communication, autonomie, esprit d’équipe, gestion du stress et surtout… une nouvelle confiance en soi.

En outre, les Jardins de la Terre ont plusieurs valeurs qui leur tiennent à cœur et qui viennent ancrer leurs pratiques, notamment l’écologie et leur engagement envers l’agriculture biologique. Les participant(e)s sont formé(e)s pour mieux comprendre l’écosystème qui les entoure : prendre soin de la santé du sol, reconnaître les insectes utiles, saisir l’importance des cycles naturels, etc. Aussi, dans une logique d’économie circulaire où rien ne se perd, l’organisme s’engage à donner tous les légumes non utilisés à l’aide alimentaire ou si ces derniers ne conviennent plus à l’alimentation humaine, alors ce sont les producteurs porcins voisins qui les récupèrent.

Enfin, la collaboration et la solidarité sont aussi des dimensions importantes : les Jardins de la Terre collaborent activement avec d’autres producteur(-trice)s proches d’eux et font partie du Réseau des fermiers·ères de famille (RFF) ainsi que du Pôle d’économie sociale de leur région. Leur développement d’affaires se fait toujours « en solidarité avec le milieu ».

Récit d’un maillage : des légumes frais pour le CPE Frimousses du Fort

Après la pandémie, l’équipe a dû repenser son modèle : les paniers bio étaient fragilisés, il fallait diversifier. C’est dans ce contexte que la directrice générale, Marie-Salima, a commencé à s’intéresser à l’approvisionnement institutionnel, ce qui l’a menée à rejoindre Commun’assiette Montérégie.

Selon Marie-Salima, participer à Commun’assiette lui a ouvert plusieurs portes : discussions avec d’autres producteur(-trice)s, rencontres avec des institutions et aussi… la découverte des CPE de l’initiative des Petits Ambassadeurs. C’est grâce à ce lien entre Commun’assiette et les Petits Ambassadeurs que les Jardins de la Terre ont pu connecter avec le CPE Frimousses du Fort situé à Chambly. La collaboration s’est révélée naturelle : le CPE perdait son maraîcher et l’organisme passait déjà dans la municipalité pour ses livraisons.

Après un an de collaboration, le bilan est plus que positif. Pourquoi? Parce que l’équipe de la cuisine du CPE est expérimentée, curieuse, créative et, surtout, profondément motivée à se donner les moyens de cuisiner local. Les membres de l’équipe de la cuisine ne craignaient ni les épinards ni la betterave jaune et adaptaient leurs menus selon les arrivages.

Les Jardins livraient toutes les deux semaines, directement au CPE, selon une feuille de commande flexible. Cette approche simple mais bien huilée a créé un climat de confiance et d’enthousiasme de part et d’autre.

L’an prochain, la collaboration se poursuit et de nouveaux projets émergent : légumes de conservation, formats congelés pour l’hiver, intégration de produits issus de leur cuisine de transformation, etc. Un bel exemple de co-construction!

Porter une initiative comme celle-ci, c’est d’abord une question de conviction : c’est croire au potentiel d’impact que chaque choix peut engendrer.

Parfois, c’est en empruntant la petite porte qu’on ouvre de plus grandes perspectives. Un CPE qui s’approvisionne directement auprès d’une ferme maraîchère plutôt que chez un distributeur ne change pas seulement ses habitudes, il redessine les circuits d’approvisionnement. C’est la preuve qu’il est possible de privilégier des aliments frais, sains, locaux et écoresponsables, tout en inspirant d’autres à suivre ce chemin.

Marie-Salima El Kasmi

Directrice générale, Les Jardins de la Terre

Rassembler les plus motivé(e)s pour aller plus loin

Le partenariat a aussi révélé un point crucial : la réussite dépend énormément des équipes en cuisine. À l’inverse, un changement de personnel ou un passage à un service traiteur peut fragiliser la relation entre le producteur(-trice) et l’institution.

C’est là que Commun’assiette joue un rôle pertinent :


  • En rassemblant les organismes et les individus les plus motivés.

  • En facilitant les contacts directs.

  • En accélérant l’apprentissage de tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement.

« On apprend en quelques mois ce qui pourrait prendre des années autrement », souligne la directrice des Jardins de la Terre.

Ce maillage leur a aussi permis d’en créer un autre : une collaboration avec les Fermes PB qui offrent maintenant des paniers de légumes à leurs employés. Deux maillages en un an… Nous avons hâte de voir la suite!

Pour les Jardins de la Terre, l’approvisionnement institutionnel est devenu un axe stratégique de leur développement d’affaires. Ils souhaitent consolider leur approche avec les CPE, intégrer d’autres cuisines d’institutions comme les RPA ou des cafétérias publiques, et continuer à créer des partenariats où valeurs sociales et écologiques s’entremêlent.

Ingrédients de réussite

  • Une équipe de cuisine motivée, créative et résiliente
  • Une communication directe et fluide entre la ferme et le CPE
  • Une approche collaborative pour arrimer les besoins et réalités de la ferme et du CPE
  • Une vision partagée autour de l’importance de l’alimentation locale

Le projet en bref

Type et mission de l’organisme

  • Organisme à but non lucratif et entreprise d’économie sociale
  • Programme d’insertion dans une ferme maraîchère

Nombre d’employé(e)s

  • 9 employés permanents, dont des saisonniers (entre 8 et 10 mois par année

Nombre de personnes accompagnées

  •  372 jeunes adultes ont participé au programme d’insertion

Nombre de paniers bio distribués par an

  • 3752